À Dakar en Jeux 2024, tous les yeux étaient tournés vers le terrain de basketball. Cette année, pour la première fois dans l'histoire du festival, un tournoi international était organisé avec la présence de cinq nations : Algérie, Gambie, Kénya, Nigéria et le Sénégal, hôte de l'évènement.

Les matchs de haut niveau se sont enchaînés devant un premier rang qui n'avait rien à envier aux plus grandes affiches de basketball : Makhtar Ndiaye, premier Sénégalais à jouer en NBA, Antawn Jamison, deux fois sélectionné pour le All-Star Game NBA ou Mama Marty Mbengue, nommée au Hall of Fame FIBA, étaient notamment présents parmi les centaines de spectateurs.

Ils ont assisté à un spectacle total avec des démonstrations de breaking, de danse hip hop et de musique traditionnelle organisées entre les rencontres.

Dans le tournoi féminin, le Nigéria a remporté la médaille d'or après un match très disputé face au Sénégal. Avant même le début du tournoi, les Naija girls étaient déjà considérées comme l'équipe à battre. Et elles ont su faire preuve de répondant.

« On s'est battu et on est resté ensemble avec l'intime conviction qu'on allait gagner ce soir », ont-elle réagi.

Battre le pays hôte en finale a été un exploit majeur pour le Nigéria, surtout après avoir perdu contre ce même adversaire au premier tour. Les nombreux spectateurs sénégalais ont été déçus, mais cela n'a pas duré longtemps. Quelques instants plus tard, le derby contre la Gambie, pays enclavé au sud du Sénégal, en finale du tournoi hommes leur a donné une merveilleuse raison de finir la soirée avec le sourire.

Le Sénégal a triomphé du voisin gambien pour monter sur la plus haute marche du podium. Les possessions très disputées se sont enchaînées et chaque point marqué a été célébré comme il se doit par des fans qui ont fait monter la température dans la déjà très chaude soirée dakaroise.

« Je suis très heureux, très heureux surtout que Mame Maty Mbengue, une légende du Sénégal, nous ait remis la médaille d'or. Ce n'était que deux jours, mais j'ai beaucoup appris et maintenant on veut en profiter pour se préparer à Dakar 2026, notre objectif. Je suis trop excité d'être en 2026 pour y participer et représenter dignement mon pays, le Sénégal », a réagi Oussene N'Doye, médaille d'or autour du cou, après la finale.

Malgré la défaite, les Gambiens peuvent être fiers de ce qu'ils ont accompli dans ce qui était une première expérience internationale pour la plupart d'entre eux. Ils ont été accompagnés par certains compatriotes venus les encourager dans ce voyage initiatique.

« On affrontait le pays hôte, on savait que ça n'allait pas être facile. On est venu et on a joué avec notre cœur. En sport, des fois on gagne, des fois on apprend », a relativisé Abdoulie Taylor.

Cette expérience les a marqué et leur a donné envie d'en voir encore plus.

« J'espère juste qu'on aura d'autres opportunités de jouer dans ce type de tournois pour représenter notre nation et montrer que la Gambie compte dans le monde du basketball », a-t-il ajouté.

Le public a apprécié le spectacle, des jeunes enfants à Makhtar Ndiaye, véritable légende du sport sénégalais. L'ancien basketteur, aujourd'hui ambassadeur de Dakar 2026, a été enthousiasmé par ce qu'il a vu pendant Dakar en Jeux.

« C'est drôle, je regardais les matchs mais je ne les regardais pas vraiment, j'étais quelque part d'autres. Mon esprit était déjà tourné vers 2026. J'ai tellement hâte que ça arrive, j'étais là à me dire ‘Allez, vite, faisons ça demain !’ », a avoué l'ancien joueur NBA à Olympics.com.

Au pied de l'Obélisque de la Place de la nation, l'habituel lieu de rendez-vous des célébrations nationales, c'est toute l'Afrique qui a été fêté pendant trois jours.

Il y avait une autre nouveauté au programme de Dakar en Jeux 2024 : Impact Spark. Vendredi et samedi matin, plus de 250 enfants étaient réunis à la Place de la Nation par cette initiative déstinée à faire de la prévention et de la sensibilisation sur des questions de santé. C'était la première fois que ce projet suisse posait ses valises au Sénégal. Et comme le festival Dakar en Jeux, son objectif est de grandir d'ici aux JOJ de Dakar 2026, grâce à l'utilisation du sport en tant que catalyseur.

Le basketball a notamment aidé les jeunes à aborder des questions de santé mentale alors que le taekwondo était utilisé pour leur enseigner des bons réflexes en terme de santé bucco-dentaire. D'autres sujets comme la prévention du paludisme ou la lutte contre les addictions ont aussi été mis sur la table.

Douze docteurs, six venant de Suisse et six du Sénégal ont travaillé en collaboration pour ce programme pilote. Ce partenariat est déjà un succès avec des adultes qui ont autant appris que les enfants, ramenant des enseignements et des souvenirs dans leurs bagages.

« Aujourd'hui, j'ai pu échanger avec des experts sur les émotions et aussi sur le bien être de la santé. On a pu s'exprimer en faisant du sport, en dégageant nos émotions. La journée était bien vivante, j'ai appris beaucoup de choses, c'était magnifique », explique Maxime-Aurèle avec un sourire qui prouve que le plaisir était aussi important que les apprentissages importants.

« Il y a eu beaucoup de bonheur, beaucoup d'émotion autant de la part des gens qui présentaient les activités que ceux qui y ont participé. On a amené beaucoup de connaissances de chez nous, mais on en a énormément engrangés durant ces quelques jours, ça a été très rapide mais très très intense », résume Stéphane Tercier, orthopédiste pédiatrique à l'hôpital de Lausanne.

Les initiations sportives et les concerts sont devenus des incontournables de Dakar en Jeux. Ces activités attirent de nombreuses personnes du début de l'après-midi à la fin de la nuit. Pour découvrir des sports comme le wushu, l'escrime ou le judo et écouter leurs artistes préférés tels que Massamba Amadeus, Def Mama Def et Dip Doundou Guiss, le public est venu en nombre.

On a appris beaucoup de choses avec nos coachs et mes camarades aussi. On a appris le baseball5. On l'a fait avec mes camarades d'abord, on l'a fait et on est fiers de faire ça », raconte Monique. « Ce qui est dommage par moment, c'est quand on siffle la fin des activités car il y a de la tristesse. Mais à la fin de la journée, ce qui est important, c'est l’engouement qu’il y a eu », admet Ibrahima Wade.

La fin de Dakar en Jeux 2024 a été accompagnée par de la tristesse, mais savoir que le festival revient l'an prochain pour une quatrième édition est une formidable raison d'avoir le sourire. Et de se réjouir de la venue des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Dakar en 2026.